Le 30 mai 2015, je suis débarqué à San Francisco comme on déboule un escalier. Cul par dessus tête et un brin décontenancé. Contrairement à Barcelone, je ne m’étais pas préparé, ou si peu. Au premier coup d’oeil, la ville ne m’a pas ébloui. Oubliez le charme de Paris, le romantisme de Rome, encore moins la folie de Barcelone. Quant aux vertigineuses hauteurs de New York City… passons. Après un vol de plus de six heures, il était près de 23 h 30 quand le bus nous a recraché dans Fisherman’s Wharf. Un calme plat, un calme à faire peur. Le rêve américain s’est brisé sur des étoles qu’on vidait pour la nuit. Les restaurants aux terrasses édentées de leurs clients avaient mine grise, tout comme les rues désertes, où seul le grésillement des lampes au mercure et des néons accompagnaient nos pas nonchalants. Notre marche s’est poursuivie. À notre écho d’espérance, seules les otaries ont répondu, brisant le silence de la nuit d’un rechignement sourd. Après la frénésie de la capitale catalane, San Francisco serait peut-être celle de la grande tranquillité. Sous le couvert d’une brumeuse nuit dominicale, la belle Californienne nous réservait peut-être quelques jarretières sous le jupon. Oh que […]
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